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Allier la difficulté de treize cols dont le terrible versant sud de celui de Sevi à la beauté magique des calanques de Piana, côtoyer des montagnes impressionnantes, frôler la majestueuse forêt d'Aitone, découvrir les gorges profondes de Spélunca, tel est le défi.
Cette boucle de 118 kilomètres pour près de 3000 mètres de dénivelé, c'est aussi, ancré au fond de nous, le vieux rêve d'un cycliste corse. Passons sur les trois heures de route pour rejoindre Tiuccia au fond du golfe de Sagone, à une vingtaine de kilomètres au nord d'Ajaccio. Malgré la fatigue du voyage, en enfourchant le vélo, une sensation de plénitude nous envahit. Le rêve devient réalité. Dans un paysage fabuleux, le vélo longe la mer, traverse le pont sur le fleuve Liamone et après quelques kilomètres, prend la D 56 vers Coggia. Une véritable route corse très étroite, au goudron rouge et rugueux, commence à serpenter au-dessus du golfe. Et sur 8 kilomètres, avec une pente moyenne à 7% et quelques lacets exigeants , elle s'accroche à la montagne jusqu'au village de Coggia et le col Saint-Sauveur. Là, elle bifurque sur la gauche, direction Vico. Elle fend rapidement l'authentique hameau de Cerasa, beau malgré le désordre des fils électriques qui pendouillent entre chaque maison. Dommage, mais c'est fréquent en Corse. Puis, solitaire, elle se perd entre rochers et maquis chétif jusqu'à Appriciani, avant d'atteindre le col Saint-Antoine sur la D70 et Vico, l'ancienne sous-préfecture.
Commence alors le col de Sévi. D'emblée, il montre sa force et nous comprenons qu'il ne se laissera pas facilement dompter. Imaginez une pente de 17% sur les 500 premiers mètres ! Heureusement, l'envie en vient à bout. Passé ce sacré raidard, les sensations deviennent étrangement bonnes, les jambes moulinent avec aisance, le souffle n'est point heurté et la route, oubliant ses caprices finit même par s'adoucir progressivement. Mais, n'adopte-t-elle pas cette posture pour mieux se fâcher par la suite ? En effet, après l'embranchement de Renno, sur deux kilomètres, la pente s'envole, 12%.
Elle nousteste la bougre !
Deux dents de plus sur le pignon, les jambes chauffent, les bras tirent, sur la machine la position alterne. Posé en arrière sur la selle ou en danseuse, dressé sur les pédales, nous luttons le regard fixé sur la roue, nous persévérons encore et encore et c'est le col.
Ouf ! l'obstacle est franchi, nous sommes à 1101 mètres d'altitude, accueilli par une bande de cochons sauvages zébrés comme des sangliers. Laissons nous glisser vers Cristinacce et son clocher planté en bord de route, puis après une nouvelle grimpette, c'est Evisa qui émerge d'une végétation verdoyante. Pins laricio, chênes verts et châtaignier s'entremêlent avec harmonie. Ce gros bourg s'ouvre sur une couronne de montagnes de porphyre et les gorges de Spélunca creusées par la rivière Porto. Quelques cars dans des passages étranglés de la chaussée, quelques ravins vertigineux, sans fond, quelques chèvres en liberté et un bouc belliqueux exigent de redoubler de prudence. Il ne faut ni se laisser griser par 24 kilomètres de descente ni accaparer par la beauté des paysages.Et quand la tentation de contempler la nature devient trop pressante, mieux vaut s'arrêter, prendre son temps, décortiquer chaque détail que les yeux découvrent, là des nuances de couleurs ocres qui fluctuent avec la lumière, ailleurs des cimes acérées, des épines rocheuses, là-bas un village, Ota, serré à flanc de montagne et surplombé par Capu d'Ota dont le rocher en équilibre semble menaçant. Mais soyez rassurés, les habitants restent sereins et pour cause, des moines retiendraient le rocher avec des chaines jour et nuit. Belle légende ! Maintenant les eucalyptus se substituent aux autres essences et la route vient mourir sur la mer, c'est Porto. Direction Calvi pour aller chercher Bocca Lanzana qui surplombe le golfe et sa célèbre tour génoise. Le spectacle offert par ces roches aux piments jaunes et ocres est indescriptible, la beauté est ici absolue. Retour à Porto. L'excitation nous titille avant de gravir les célèbres calanche de Piana. Le rêve est à portée de mains. Sentir sous ses roues cette montagne flamboyante plantée tel un pieu dans la mer, frôler les parois déchiquetées, ciselées par le vent, le sel, la pluie et magnifiquement décrites par Guy de Montpassant, c'est irréel. Comment partager ce que nous voyons, ressentons au cours de cette ascension de 12 kilomètres vers Piana ? Dans ce décor dantesque, la pente s'efface, la fatigue s'estompe, disparaît, tout devient léger, facile. Dans ces lieux, plus question de performance ou de vitesse. Le vélo paresse, zigzague, adopte une allure nonchalante, essaie même de faire du sur place.Le temps veut s'arrêter. Et c'est encore étourdi par ce flot d'images fantastiques que nous traversons le village de Piana.Au loin, le Cinto et ses 2706 mètres nargue avec majesté l'immensité de la mer. A présent, les ombres s'allongent sous les arbres, la torpeur nous quitte et c'est avec le grand plateau que nous franchissons les cols de Lava, de San Martinu et de Torraccia. A Cargèse, un clocher blanchâtre scintille au-dessus des tuiles claires. Est-ce celui de l'église orthodoxe ou de l'église dite latine séparées par un modeste chemin, dans cette cité où l'occupant génois accueillit des grecs à la fin du XII° siècle ? Il est 17 heures, plus le temps de traînailler et en mode contre la montre, nous filons à toute vitesse vers Sagone et Tiuccia.
La boucle magique est bouclée !
Plage de Tiuccia dans le golfe de Sagone.
La route borde la mer.
La route vers Coggia s'élève au-dessus du golfe de Sagone.
Maquis chétif entre Coggia et Vico
Le clocher de Cristaniacce planté en bord de route.
Evisa au creux des montagnes.
Une vraie montagne. Au loin, le village de Ota puis la mer.
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